Un covoiturage à hauteur des frontaliers
Un covoiturage à hauteur des frontaliers
L’organisation frontalière, d’une riche densité, est depuis de nombreuses années victime de son succès. Ce monde des frontaliers, régit par des règles administratives spécifiques, a compris qu’il fallait trouver des solutions pour gérer la question du trafic autoroutier. Si de nombreuses lignes de transports en commun ont vu le jour, il en reste que la problématique de la circulation des voitures demeure un enjeu crucial pour l’avenir.
Déplacements toxiques
Se rendre au travail en automobile coûte cher : entretien du véhicule, essence, vignette péage, parking… De plus, aller travailler en Suisse en voiture n’est pas ce qu’on pourrait appeler un comportement très éco-responsable. La conduite ajoute du stress, des problèmes de cervicales parfois. Les embouteillages à la douane ne sont pas non plus des moments d’une grande poésie. Tout cela multiplié par le nombre de jours ouvrables, l’addition devient très lourde à l’arrivée. Heureusement, le covoiturage est venu apporter un peu de baume dans le cœur des frontaliers.
Tout le monde est gagnant
Pour les frontaliers, le covoiturage est devenu un mode de transport à part entière. C’est aujourd’hui un moyen de se rendre au travail avec des avantages partagés par tout le monde. La philosophie collaborative n’est pas un effet de mode. Elle tente seulement de répondre aux enjeux d’aujourd’hui, et surtout, elle place l’humain au centre des préoccupations. Les conducteurs comme passagers font des économies. La hausse du prix de l’essence devient beaucoup moins pénalisante et pour les uns et pour les autres, car tout le monde partage. D’autre part, le côté convivial permet d’enrichir sa journée à travers les relations que nouent les usagers ensemble. Le voyage semble moins long. On croise dans le co-voiturage des personnes que l’on n’aurait sans doute jamais rencontrées auparavant. Certains ont même eu la chance de trouver leur âme sœur…
Création d’une voie fluide
Le co-voiturage marche de mieux en mieux certes, mais cela ne suffit pas toujours à désengorger certains axes. Ainsi est né le projet mis en place dès le 8 octobre de « privatiser » une voie reliant la France à la Suisse, afin d’observer les bienfaits de cette mesure pendant un an, sur le site de Thônex-Vallard. Cette nouvelle mesure d'incitation au covoiturage, inédite en Europe, est désormais accessible. Concrètement, une nouvelle voie réservée aux véhicules transportant au minimum deux personnes sera ouverte à la douane de Thônex-Vallard, entre 6h00 et 9h00 dans le sens France-Suisse et de 15h30 à 18h30 dans le sens inverse. A l’origine de ce projet, le Département des infrastructures (DI) et les Autoroutes et Tunnel du Mont-Blanc (ATMB). Les usagers devraient ainsi gagner 33% de temps sur ce tronçon. Cette voie s’étend sur 550 mètres de long en France et 450 mètres en Suisse. Un panneau indicateur signale dès à présent l’accessibilité de cette solution. Attention aux abus cependant. Si vous n’êtes pas en co-voiturage, l’amende s’élèvera à 22 euros.
Thônex-Vallard, le chemin VIP
Ce projet transfrontalier est né de la collaboration entre le DI et ATMB, la société qui exploite l'autoroute A411 côté français. La fluidité du trafic sera observée jusqu'en septembre 2019. La douane de Thônex-Vallard a été choisie car elle était jusque-là un point de congestion très difficile à gérer. Des records étaient atteints : 1600 véhicules par heure, soit 17'000 par jour, voire 22'000. D’autres projets sont en cours afin de tester d’autres sites comme la douane de Bardonnex. Les frontaliers vont se rendre compte que les pouvoirs publics restent très attentifs à leurs problèmes de transport. Une fois encore, tout le monde est concerné, et cet aménagement devrait adoucir le stress du matin et celui du retour. Une voie spécialement dédiée au covoiturage est un moyen de continuer le dialogue autour de la problématique de la qualité de vie dans le cadre du travail et du transport. Une première qui fera certainement d’autres émules en Suisse et à l’étranger. Rappelons quand même que près de 600 000 passages sont enregistrés quotidiennement aux frontières. C’est probablement une mesure qui montrera son efficacité dans la gestion des embouteillages. Petit bonus, l’ATMB offre un crédit mensuel de 5 euros de péage à tous ses abonnés qui feront au moins deux trajets en covoiturage par mois. Avis aux amateurs.
Un projet unique en Europe
Cette première voie dédiée au covoiturage sur l’autoroute A411 est l’œuvre de ATMB qui veut poursuivre sa gestion citoyenne du transport en apportant des solutions aux attentes des usagers. Cela permet aux automobilistes, sans distinction, de prendre conscience que ces innovations concernent le bien-être de tous. Il est utile de se déplacer de façon plus consciente et plus respectueuse de notre environnement. Cette expérimentation pilote sera pendant un an un excellent outil pour mesurer l’impact sur la population. Celui-ci devrait être très positif.
S'organiser pour covoiturer
Les sites et applications de covoiturage ne peuvent que se réjouir de cette nouvelle mesure qui ne fait que rendre plus indispensable encore ce mode de locomotion pour les frontaliers. Il est à noter également que la Fondation des Parkings (www.geneve-parking.ch/fr) propose déjà des tarifs préférentiels aux adeptes du covoiturage. Tout est fait pour continuer d’inciter les personnes à s’investir dans une énergie collaborative qui n’en n’est plus à son coup d’essai. D’autres avantages devraient voir le jour. D’autres acteurs devraient s’associer à ce mouvement qui bénéficiera à l’ensemble de la population frontalière : Navettes, locations de vélo, trottinettes…
Trouver des covoitureurs
Le nombre d’applications et de site de covoiturage ne cesse de grandir. Chacun trouvera son bonheur dans des offres qui se veulent au plus près des attentes. Par exemple, Klaxit et Mov’ici, en partenariat avec ATMB pour l’offre Je Covoit’. Mais aussi E-covoiturage, pour un covoiturage au quotidien, mais aussi pour des évènements : concerts, matchs... Greenmonkeys, pour les particuliers et les entreprises. LémaNéo avec sa page Facebook de covoiturage, ou le Skiski spécialisé dans les déplacements à la montagne. Citons également Tooxme pour smartphones : en tant que conducteur, vous recevez des demandes en temps réel sur votre trajet. Et en plus, vous êtes rémunérés.